La Mer Rouge ים סוף Yam Souph se trouve entre l’océan Indien au Sud et la mer Méditerranée au nord, séparant naturellement l’Afrique de l’Asie au Moyen-Orient. On l’appelle parfois la mer Érythrée. On doit sa couleur rouge à cause de la floraison occasionnelle de l’algue Trichodesmium erythraeum.
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Le peuple hébreu va bientôt traverser la mer rouge «yam souph» et on doit se rendre à l’évidence : c’est là une chose impossible que de faire se lever une telle quantité d’eau pour laisser passer le peuple. C’était un prodige de laisser partir 600 000 hommes plus femmes et enfants de l’esclavage d’Egypte et c’est encore un autre prodige que de « déchirer la mer ». Et ce sera encore un autre prodige que celui de faire revenir la mer dans sa position initiale.
« 13 Moïse répondit au peuple : Ne craignez rien, restez en place, et regardez la délivrance que l’Eternel va vous accorder en ce jour; car les Egyptiens que vous voyez aujourd’hui, vous ne les verrez plus jamais. »
« 14 L’Eternel combattra pour vous; et vous, gardez le silence. »
יד יְהוָה, יִלָּחֵם לָכֶם; וְאַתֶּם, תַּחֲרִשׁוּן
Ce mot taharishoun à la forme hifil yiqtol imparfait vient de l’infinitif לְהַחֲרִישׁ «faire le sourd», ce verbe vient de la racine 2790 harash חָרַשׁ qui désigne le sourd, une racine primaire : sans rien dire, garder le silence, silence, laboureur, labourer tranquille, se taire, projeter, méditer, parler, travailler, répondre, insensible, gravé, assourdi ; (73 occurences).
- couper, labourer, graver, combiner (comploter le mal)
- être silencieux, être muet, sans parole, être sourd, montrer de la surdité.
- garder sa tranquillité.
«15 L’Eternel dit à Moïse : Pourquoi ces cris ? Parle aux enfants d’Israël, et qu’ils marchent.»
טו וַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה, מַה-תִּצְעַק אֵלָי; דַּבֵּר אֶל-בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל, וְיִסָּעוּ
«16 Toi, lève ta verge, étends ta main sur la mer, et fends-la;
et les enfants d’Israël entreront au milieu de la mer à sec.» (Exode 14:16)
טז וְאַתָּה הָרֵם אֶת-מַטְּךָ, וּנְטֵה אֶת-יָדְךָ עַל-הַיָּם–וּבְקָעֵהוּ;
וְיָבֹאוּ בְנֵי-יִשְׂרָאֵל בְּתוֹךְ הַיָּם, בַּיַּבָּשָׁה
«étends ta main sur la mer, et fends-la» : le miracle de la déchirure coûte cher à la nature !
La mer, tout comme la nature, souffre les douleurs de l’enfantement. L’ouverture de la mer devant les enfants d’Israël démontre ce que représente cette souffrance.
L’apôtre Paul avait reçu la compréhension de cette souffrance.
Romains 8:19 «19 Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. 20 Car la création a été soumise à la vanité,-non de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise, avec l’espérance 21 qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. 22 Or, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement.»
La déchirure de la mer nous rappelle la coupure en deux parts des animaux partagés en signe d’alliance entre Dieu et les hommes. Cette déchirure nous montre une souffrance, comme celle d’une femme enceinte dont on fend le ventre lors d’une césarienne pour laisser passer le nouveau né. On retrouve un combat, une invasion pour s’emparer des promesses et conquérir le pays.
Pourquoi Dieu ne fait-il pas des miracles plus souvent ?
Est-ce pour nous empêcher de nous enorgueillir?
Est-ce pour nous apprendre à persévérer ?
Est-ce que c’est nous qui sommes au centre ?
Il y a une raison à tout ça : le miracle avec le changement des lois naturelles nous amuse, il fait du bien à notre âme, il nous intrigue, il nous fascine.
Si le miracle de Dieu révèle la présence et l’amour de Dieu pour nous et pour notre vie à nous, il coûte cher à Dieu et à la nature !
Comment est-ce possible ?
Si ce n’était pas le cas, Dieu aurait utilisé d’autres mots pour parler de l’eau qui s’élève et qui s’ouvre majestueusement pour laisser passer le peuple.
Si nous avions voulu nous même en tant qu’êtres humains décrire en hébreu ce phénomène d’ouverture de l’eau, nous aurions évidemment utilisé des mots forts comme:
1361 gabahh גָּבַהּ : dépasser, grandir, s’élever
1396 gabar גָּבַר : grossir, s’élever, triompher, braver, avoir l’avantage
1431 gadal גָּדַל : grandir, puissant, riche, s’élever.
4605 ma`al מַעַל : en haut, au-dessus, lieux élevés, monter, s’élever,
5549 salal סָלַל : s’élever, exalter, frayer (un chemin), monceaux, faire une grande route,
5927 alah עָלָה : s’élever, monter, remonter, offrir, quitter, couvrir, revenir, s’élancer, emmener, grimper.
Et parmi la quinzaine de racines différentes, on a encore encore celles qui parlent d’élever et de s’élever : amad, tsamach, tsaad, qoum, roum, ramam, romemout, saga, siy, taqomem
Bref : La plupart d’entre ces racines indiquent une élévation glorieuse ou victorieuse.
Comme on peut le voir, il y avait de multitudes possibilités plus glorieuses les unes que les autres pour que Dieu exprime par sa PAROLE cette ouverture de la mer.
Et pourtant, ce qu’on découvre c’est un ordre tout différent donné à Moïse :
יָדְךָ עַל-הַיָּם–וּבְקָעֵהוּ
yadha al hayam ouvqaehou
«étends ta main sur la mer et fends la»
Racine du mot ouvqaehou : 1234 baqa בָּקַע une racine primaire : jaillir, faire jaillir, fendre, déchirer, au travers, s’ébranler, brèche, passer, se frayer un passage, fendre le ventre, invasion, écraser, s’emparer, éclater, ouvrir, couver, poindre, sortir ; (51 occurences), diviser, rompre, briser, déchirer.
1. battre en brèche, conquérir.
2. être fendu, être partagé en deux.
3. fendre, couper en morceaux.
4. éclater, mettre en morceaux.
«16 Et toi, lève ta verge, dirige ta main vers la mer et divise la; et les enfants d’Israël entreront au milieu de la mer à pied sec»
טז וְאַתָּה הָרֵם אֶת-מַטְּךָ, וּנְטֵה אֶת-יָדְךָ עַל-הַיָּם–וּבְקָעֵהוּ; וְיָבֹאוּ בְנֵי-יִשְׂרָאֵל בְּתוֹךְ הַיָּם, בַּיַּבָּשָׁה
Les hébreux entreront à sec «au milieu de la mer» וְיָבֹאוּ בְנֵי-יִשְׂרָאֵל בְּתוֹךְ הַיָּם, בַּיַּבָּשָׁה
8432 tavek תָּוֶךְ vient d’une racine du sens de séparer : entre, au milieu, parmi, dans l’intérieur, se mêler, au travers, traverser, entremêlée, entrelacer, faire partie, compter au milieu, placer au milieu; parmi, entre (un nombre de personnes), entre (des choses arrangées par paires), vient de parmi (comme pour prendre ou séparer etc).
On considère généralement la mer comme étant une représentation des nations.
Esaïe 17:12 «Oh ! quelle rumeur de peuples nombreux ! Ils mugissent comme mugit la mer. Quel tumulte de nations ! Elles grondent comme grondent les eaux puissantes.»
Dieu envoie ses enfants «comme des brebis au milieu des loups».
Ezéchiel 27:3 «Tu diras à Tyr : O toi qui es assise au bord de la mer, et qui trafiques avec les peuples d’un grand nombre d’îles ! Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel : Tyr, tu disais : Je suis parfaite en beauté !»
Le peuple est envoyé «dans l’intérieur», il doit «se mêler», comme son nom «ivrit» le dit, il va «traverser» «au travers», il va «s’entrelacer», «faire partie», il va «compter au milieu», il va être «placé au milieu». Le peuple de Dieu est envoyé parmi les nations et le fait qu’il y rentre à pied sec, démontre clairement qu’il ne s’assimile pas aux nations puisqu’il est un peuple à part. Ce peuple doit s’y mêler mais sans s’assimiler. C’est Dieu qui l’y envoie.
En parlant plus tard de Jérusalem, le prophète Ezéchiel dira « Elle sera dans la mer un lieu où l’on étendra les filets; Car j’ai parlé, dit le Seigneur, l’Eternel. Elle sera la proie des nations.» (Ezéchiel 26:5), allusion à l’évangélisation des juifs (les filets des pécheurs).
La mer représente donc le monde païen et c’est dans ce monde là que l’Eternel va envoyer le Pharaon et toute son armée, pour y périr. Mais cela symbolisera ce qui se passera dans la fin des temps lorsque le dragon, le serpent ancien poursuivra la femme.
17 Et moi, je vais endurcir le coeur des Egyptiens, pour qu’ils y entrent après eux : et Pharaon et toute son armée, ses chars et ses cavaliers, feront éclater ma gloire. 18 Et les Egyptiens sauront que je suis l’Eternel, quand Pharaon, ses chars et ses cavaliers, auront fait éclater ma gloire.
19 L’ange de Dieu, qui allait devant le camp d’Israël, partit et alla derrière eux; et la colonne de nuée qui les précédait, partit et se tint derrière eux. 20 Elle se plaça entre le camp des Egyptiens et le camp d’Israël. Cette nuée était ténébreuse d’un côté, et de l’autre elle éclairait la nuit. Et les deux camps n’approchèrent point l’un de l’autre pendant toute la nuit.
21 Moïse étendit sa main sur la mer. Et l’Eternel refoula la mer par un vent d’orient, qui souffla avec impétuosité toute la nuit; il mit la mer à sec, et les eaux se fendirent.
22 Les enfants d’Israël entrèrent au milieu de la mer à sec,
כב וַיָּבֹאוּ בְנֵי-יִשְׂרָאֵל בְּתוֹךְ הַיָּם, בַּיַּבָּשָׁה
vayavoou bné israël betokh hayam bayabashah
et entrèrent les enfants d’Israël au milieu de la mer à sec
וְהַמַּיִם לָהֶם חוֹמָה, מִימִינָם וּמִשְּׂמֹאלָם
vehamaïm lahem homah miminam oumisemolam
et les eaux vers eux muraille à droite et à gauche
Les murailles d’eau qui se formaient de part et d’autre du peuple sont comparables à tout ce qu’on rencontre comme murailles dans la Bible en termes de protection.
Ces murailles sont donc le salut d’Israël, et plus que le salut puisque le prophète Esaïe dit :
«On n’entendra plus parler de violence dans ton pays, ni de ravage et de ruine dans ton territoire; Tu donneras à tes murs le nom de yeshoua, וְקָרָאת יְשׁוּעָה חוֹמֹתַיִךְ et à tes portes celui de gloire.» (Esaïe 60:18)
Selon Esaïe 60:18, les «murailles» symbolisent le Messie Yeshoua HaMashiah. Ces murailles au sein de la «mer» des nations ouvrent le chemin tracé au peuple. Mais la «trace» de ce chemin n’était visible que pendant que les murailles étaient ouvertes et levées.
Psaumes 77:20 «Tu te frayas un chemin par la mer, un sentier par les grandes eaux, et tes traces ne furent plus reconnues.»
Jacques Sobieski
Beth Yeshoua Belgique
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